Mouvement vers Bure

1.200 kms à vélo vers Bure

15 jours à vélo de Sanvensa (Aveyron) jusqu'à Bure (Meuse)
contre l'enfouissement des déchets radioactifs

par Michel Viéban

photos de Ko Pénisson, Pierre Virlogeux et André Crouzet

 

 

Samedi 7 juillet 2001 (Sanvensa) :

 

ArrivŽ ˆ Sanvensa vers 16h. Montage de la tente canadienne sur le stade,

aidŽ par l'ami Liberto qui rentrera ensuite ˆ Terrasson.

Visite des stands et des exposants sur la place du village : informations

sur le Mouvement vers Bure, divers associations ou collectifs,

dŽmonstrations d'Žconomies d'Žnergie, de piles se rechargeant au Soleil, des

produits du pays et buvette.

En fin d'aprs-midi, rŽunion pour les participants ˆ la montŽe vers Bure.

Philippe SŽgŽric dŽfinit une charte de vie, et nous nous prŽsentons, chacun

autour de la table.

Premier repas en commun. Trs bons produits locaux, notamment l'Aligot,

spŽcialitŽ de l'Aubrac.

Pendant ce temps, mon pneu arrire s'est dŽgonflŽ et je n'arrive pas ˆ

localiser la fuite. Je dois changer la chambre ˆ air.

Nuit contre l'enfouissement avec concert, mais je prŽfre aller me coucher.

La nuit est ŽtoilŽe et nous devrions avoir beau temps pour la premire

Žtape.

 

 

Dimanche 8 juillet (Sanvensa-Latronquire) :

 

RŽveil vers 6h. La pluie tambourine sur la toile de tente. Je sors pour

couvrir mon vŽlo avec l'impermŽable. Puis je me recouche. Tout est calme sur

le campement.

Vers 8h je me lve et la pluie a cessŽ, mais il reste de la brume et tout

est dŽgoulinant.

DŽjeuner copieux ˆ l'Auberge o arrivent les participants ˆ la randonnŽe. On

commence ˆ se reconna”tre.

Repliage de la tente toute mouillŽe et chargement du matŽriel dans le camion

conduit par Patrick.

Ensuite, rassemblement au point de dŽpart prs du monument aux morts.

Discours du maire et du dŽputŽ du coin Jean Rigal (qui demande ˆ Farid de

transmettre une lettre ˆ son collgue de la Meuse).

Vers 11h15 c'est le dŽpart, en groupe, ˆ petite vitesse, direction

Villefranche de Rouergue. Nous sommes une trentaine environ, de tous ‰ges,

dont deux petits garons qui vont faire toute l'Žtape, mais Žgalement un

personnage moustachu avec son vŽlo tout rouillŽ datant de 1938 (mon ‰ge !).

Pour l'accompagnement : une voiture de tte dŽcorŽe avec des affiches et des

autocollants (Farid), une voiture d'assistance (Michel), une autre conduite

par Manuela avec Ko, et enfin la camion de Patrick qui clot la caravane. Il

y a aussi deux grosses motos jaunes.

A Villefranche, quelques cyclistes s'arrtent. Ils ont tenu ˆ faire les

premiers kilomtres avec nous. Prs de Villefranche d'Aveyron, nous prenons

une petite route vers Monsales sur le Causse. C'est un beau petit village

qui mŽriterait le dŽtour. Puis nous dŽvalons vers Ambeyrac et la vallŽe du

Lot. A Ambeyrac, c'est la fte votive et nous faisons une halte pour un

premier regroupement et un lŽger casse-crožte. Il y a un petit orchestre

africain et certains font des photos. Pendant que d'autres s'attardent

quelques-uns dŽmarrent, ce qui fait que bient™t, on se retrouve un peu

dispersŽs, au point que trois cyclistes se tromperont de route au prochain

carrefour.

 

 

Aprs Laroque-Toirac, premire grosse difficultŽ avec la montŽe vers

Faycelles. Regroupement au sommet pour attendre les attardŽs, mais il manque

donc 3 cyclistes ˆ l'effectif (Isabelle, Francis et Michle d'Aubagne). Ils

ont dž se taper la montŽe entre La Madeleine et Figeac (12 % !) On les

retrouvera ˆ Figeac o nous attendent des Verts locaux sous la halle, avec

un petit en-cas. Le Soleil commence ˆ taper dur quand nous quittons Figeac

pour Latronquire. Aprs la belle et confortable nationale longeant le CŽlŽ

et un dernier regroupement ˆ Viazac, nous attaquons la dernire difficultŽ

de la journŽe : une c™te de 9km qui se prolonge par du faux plat.

Heureusement la route est souvent ombragŽe, il fait trs chaud. Chacun

montre ˆ son train et un regroupement est nŽcessaire au sommet (600m). En me

retournant, je reconnais la paysage vers St Santin et plus loin vers

DŽcazeville. La route de Latronquire, je la connais bien, j'y venais

chercher les champignons, ˆ vŽlo, dans les annŽes cinquante.

Enfin, ˆ 1km de l'arrivŽe, prs d'un Žtang, dernier regroupement pour

arriver ensemble au village. Les slogans qui avaient commencŽ ˆ Figeac Ç Non

aux dŽchets nuclŽaires ! È sont repris en chour en entrant dans

Latronquire. Le plus bruyant Žtant Pierre (de Toulouse). Aprs avoir

parcouru les rues, nous arrivons ˆ l'Žtape qui se trouve tre le stade, o

nous sommes accueillis par la municipalitŽ.

Nous montons le campement (certains iront dormir chez l'habitant).

Aprs une bonne douche dans les vestiaires, un vin d'honneur fait de Kir ˆ

la liqueur de ch‰taigne (c'est dŽlicieux), repas en commun avec la

population.

Le soir, concert par un groupe de jeunes.

(82,5 km parcourus)

 

 

Lundi 9 juillet (Latronquire-Tulle) :

 

Aprs une bonne nuit de sommeil, petit dŽjeuner dans des locaux prs du

stade. Rangement du matŽriel et dŽpart vers Tulle.

Jean-Pierre Baldit (que l'on avait vu ˆ Sanvensa) s'est joint au groupe.

Nous sommes beaucoup moins nombreux que la veille. Il reste Piero et Sarah,

GipŽ, Francis et Michle, Isabelle, Jean-Pierre (dit Ç Trotte-Joe È), Jean

et sa fille Lucille, Olivier et Pierre (qui nous rejoindra ˆ St CŽrŽ).

Une longue descente nous conduit ˆ St CŽrŽ par Latouille (on aimerait

pŽdaler pour se rŽchauffer). Dans la descente, Sarah est victime d'une

crevaison. Avec Patrick, nous lui changeons la chambre ˆ air. Regroupement ˆ

St CŽrŽ devant chez Michel, puis traversŽe de la ville avec distribution de

tracts.

 

 

Nous prenons la direction Carennac, et ˆ 10 km de St CŽrŽ, nous bifurquons ˆ

droite vers Bretenoux. Un peu aprs Biars, nous entrons en Corrze et nous

arrivons vers midi ˆ Beaulieu s/Dordogne o nous nous rassemblons sur une

place. Un apŽritif nous est offert par un cafŽ ami (le cafŽ des voyageurs).

Nous allons ensuite vers l'Auberge de Jeunesse o Guy nous a prŽparŽ un bon

repas. Nous dŽjeunons dans la pice principale de l'A.J. qui a dž tre

autrefois une auberge de gabardiers.

Nous reprenons la route direction Tulle. Il fait trs chaud.

Aprs Nonards, la rude c™te de Lostanges, regroupement au sommet, et mme

chose aux Quatre Routes. Nous roulons sans nous presser vers St Fortunade o

l'on nous attend vers 17h. En fait nous n'y trouvons personne.

Nous repartons. Une longue descente ˆ 10 % nous conduit ˆ Tulle (mon

compteur indique 61km/h). Regroupement ˆ l'entrŽe de la ville, puis dŽfilŽ

jusqu'au lieu d'arrivŽe, place de la Poste en suivant les quai de la

Corrze.

Un collectif local nous accueille. Petits discours de bienvenue, des

sympathisants et militants locaux, et un petit ensemble de deux musiciens

fantaisistes jouent sans rel‰che.

ApŽro et buffet campagnard complte la manifestation. C'est agrŽable.

Un nouveau cycliste se prŽsente, c'est Thierry, qui vient de Paris.

Nous sommes hŽbergŽs dans uns grande salle, au Centre d'Accueil du Chambon ˆ

Laguenne.

(90km)

 

 

Mardi 10 juillet (Tulle- Lubersac) :

 

Lever ˆ 7h30. Un peu de brume mais le temps est doux. J'ai mal dormi. Il a

fait chaud, beaucoup ronflaient. Nous descendons vers la gare o nous

prenons notre petit dŽjeuner dans un cafŽ. Nous partons vers 10h par la D

167 guidŽ par Jean qui est de Tulle mais qui va ensuite nous quitter.

Ds la sortie de Tulle, a monte dur mais la petite route est agrŽable et

chacun roule ˆ son rythme. Ensuite c'est une succession de dos d'‰ne sur des

petites routes peu circulŽes.

Vers 12h30, arrt vers un plan d'eau (lac de Pontcharal) o nous

pique-niquons. Petite sieste dans l'herbe puis dŽpart vers Vigeois. Nous

descendons dans les gorges de la VŽzre puis nous abordons une longue montŽe

pour rejoindre le plateau. Ensuite, toujours des petites montŽes et

descentes sur des petites routes.

A l'entrŽe de Lubersac, regroupement avec photos, puis cortge en ville avec

slogans, klaxons, tracts.

Nous allons au terrain de sports o nous montons le campement. Aprs la

douche, retour ˆ Lubersac o nous posons derrire la banderole pour la

photo. Un vin d'honneur est offert par la municipalitŽ (de droite) et le

maire signe le livre d'or.

Le repas du soir fait de grillades nous est offert par les militants locaux

dans une ambiance chaleureuse.

Mais le ciel commence ˆ se charger lorsque nous rentrons sous la tente.

Gr‰ce au matŽriel de couture que m'a prtŽ Sarah, je reprise mon short de

cycliste qui prŽsente des signes de fatigue.

(52,5 km)

 

 

Mercredi 11 juillet (Lubersac-Limoges) :

 

Lever vers 7h. Le temps a changŽ et il tombe du crachin.

Nous dŽjeunons avec les reliquats d'hier soir ˆ l'abri dans les vestiaires.

Nous replions la tente toute mouillŽe.

Vers 9h30, dŽpart vers Saint-Julien-le Vendomois sous un ciel trs chargŽ

mais la pluie s'est arrtŽ. A Saint Julien, sŽances photos devant le

monument de granit puis cafŽ et petits g‰teaux nous sont offert dans un

bistrot. Peu aprs le dŽpart, une voiture de la gendarmerie nous suit.

Nouvelle halte devant un menhir pour faire des photos. La pluie s'est remise

ˆ tomber et nous enfilons les impers. Nous roulons ˆ petite vitesse sous la

pluie avec arrts dans les villages et les carrefours pour attendre les

derniers. Passage ˆ Coussac-Bonneval et La Roche l'Abeille. Vers 14h, nous

arrivons ˆ Nexon. La pluie s'est arrtŽ. Nous pique-niquons dans les jardins

du ch‰teau, dans la bonne humeur.

 

 

L'aprs-midi, nous roulons tranquillement sous le soleil vers l'Aiguille o

nous attendons FR3-Limousin. Nous faisons les lŽzards au soleil. Aprs l'

interview(c'est Jean-Pierre qui parle au nom du groupe), nous repartons vers

Limoges suivis par la voiture des deux journalistes qui prennent quelques

vues. La circulation devient de plus en plus importante et nous roulons

prudemment sur l'extrme bord droit de la chaussŽe.

ArrivŽe ˆ l'H™tel de ville vers 17h. Mise en place du stand avec

informations, photos pour la presse derrire la banderole. DŽbats animŽs.

Les vŽlos sont remisŽs ˆ la maison des associations (salle J-P Timbaud)

Repas du soir au mme endroit trs bien organisŽ avec tables rondes,

self-service, bire artisanale, bon vin, c'Žtait parfait.

Le soir, concert militant sur les bords de la Vienne au profit de la

caravane. Jean-Pierre et moi sommes logŽs chez des militants verts locaux.

(69 km)

 

 

Jeudi 12 juillet (Limoges- Saint-Barbant) :

 

Lever ˆ 8h. Le temps est couvert. DŽjeuner chez les militants, M et Mme

Normand. Ils nous ramnent vers Ç la salle du temps libre È derrire l'H™tel

de ville o nous rŽcupŽrons nos vŽlos. Aprs l'embarquement des bagages dans

le fourgon, dŽpart vers la sortie de la ville, prŽcŽdŽs de deux pisteurs

parmi lesquels Mika qui va nous suivre jusqu'ˆ Bure.

Des militants locaux nous suivent en voiture. Le ciel est de plus en plus

menaant. Arrt devant le village martyr d'Oradour sur Glane. Nous pŽdalons

vers les Monts de Blond.

Je remarque Mika‘l et son vŽlo en mauvais Žtat. Je ne pense pas qu'il ira

bien loin. Il y a du jeu dans l'axe de son pŽdalier ce qui fait qu'il pŽdale

par Ç ˆ-coups È. Le vŽlo est equi pŽ de gros pneus VTT qui ronflent sur le

bitume, et il est chaussŽ de tongues. Tous les 5 km, il est obligŽ de s'

arrter pour resserrer l'Žcrou de la clavette du pŽdalier. Il faut tre

costaud pour pŽdaler dans ces conditions. Et il l'est puisqu'il m'a confiŽ

avoir ŽtŽ 4 fois champion de France junior de triathlon et 4me au

championnat d'Europe.

 

 

Vers 14h, arrt ˆ Mortemart aprs avoir roulŽ sous la pluie une partie de la

matinŽe. Nous sommes hŽbergŽs ˆ l'abri dans un local pour dŽguster des plats

prŽparŽs par des militants. Nous passons plus de 2h ˆ l'abri et Jean-Pierre

raconte l'histoire de Ç Trotte-Joe È.

Puis nous repartons vers Mezires sur Issoire o des cyclistes locaux nous

rejoignent et la fin du parcours se fait sous la pluie. A l'arrivŽe,

beaucoup de monde nous attend et nous ovationne.

Aprs la douche collective au stade, vin d'honneur offert par la

municipalitŽ. Un repas somptueux nous est servi, suivi d'une soirŽe dansante

avec du rock-manouche au programme.

CouchŽ chez un potier, militant.

(65 km)

 

 

Vendredi 13 juillet (Saint-Barbant-Civaux) :

 

Lever ˆ 8h. DŽjeuner chez l'habitant (des gens charmants). Nous rŽcupŽrons

les vŽlos au stade et il tombe du crachin. Il ne fait pas chaud.

DŽpart accompagnŽ de cyclistes locaux et de deux roulottes attelŽes aux

chevaux. Nous roulons avec les impermŽables parce que les averses se

succdent.

A midi et demi, arrt ˆ Availles-Limouzines. Il pleut toujours. Aprs un vin

d'honneur offert par des militants, nous nous restaurons pendant que dehors

les orages se succdent.

Aprs une dernire photo, nous repartons vers l'Isle-Jourdain. La pluie a

cessŽ. Nous nous arrtons pour grignoter et nous dŽsaltŽrer sur un muret qui

borde un jardin public. Ce n'est que quelques kilomtres plus tard que je m'

aperois que j'ai laissŽ mon bidon sur le mur. ContinuŽ la route vers

Lussac-les Ch‰teaux pour un regroupement. Pendant l'arrt, j'en profite pour

acheter un autre bidon.

Nous partons en peloton groupŽ accompagnŽs de militants verts locaux vers la

centrale de Civaux. Photos de Sarah sur les Žpaules de Piero avec, au fond,

sous les nuages, les gros rŽservoirs en bŽton de la centrale. Nouvelles

photos ˆ la nŽcropole mŽrovingienne avec la banderole puis dŽpart vers

Morthemer o nous prendrons le repas du soir sous des tentes. Remarquable

prestation de Thierry ˆ l'intention des politiques avec sa satirique "Ç

plume dans le cul È.

CouchŽ chez des militants de la ConfŽdŽration Paysanne avec Jean-Pierre, ˆ

quelques kilomtres de lˆ.

(80 km)

 

 

Samedi 14 juillet (Civaux-Ch‰tillon sur Indre) :

 

Lever vers 8h. Temps trs couvert. Pris le petit dŽjeuner chez l'habitant (M

et Mme Guillebaud) qui nous ramnent ˆ Morthemer.

DŽpart vers 10h alors qu'il commence ˆ pleuvoir. Nous ne quitterons l'imper

que pour manger vers 13h. Nous passerons ˆ Saint-Savin et nous prendrons

notre repas ˆ Angles sur l'Anglin, village pittoresque, o nous arrivons

trempŽs et frigorifiŽs.

En ce matin du 14 juillet, nous n'avons pas vu de cŽrŽmonies tellement il

pleuvait.

A Angles, nous nous rŽfugions dans l'arrire-salle d'un cafŽ o j'avale un

vin chaud. Le repas est pris sur les rŽserves de la caravane.

Vers 14h30,nous repartons vers Tournon Saint Martin, puis Martizay. A

Azay-le-Feron, des militants locaux nous attendent avec leurs vŽlos pour

faire la fin de l'Žtape avec nous. RemarquŽ une Ç publicitŽ È pour Mac-Do :

Ç Mangez de la merde, c'est plus facile ˆ chier È.

 

 

A l'entrŽe de Ch‰tillon sur Indre, photos devant le panneau d'agglomŽration.

La presse locale est prŽsente. Nous prenons le thŽ chez des militants

locaux.

Ensuite direction le Dojo o nous passerons la nuit ; nous y laissons les

vŽlos et le matŽriel.

Aprs la douche, rendez-vous chez Jean HervŽ pour le repas du soir. Ambiance

trs sympathique dans une grande salle ˆ manger o nous dŽgusterons un

dŽlicieux couscous arrosŽ d'un vin rosŽ non moins dŽlicieux. Ensuite fromage

de chvre et compote de fruits. Menu entirement vŽgŽtarien mais nŽanmoins

trs bon.

(88 km)

 

 

Dimanche 15 juillet (Ch‰tillon sur Indre- Cour-Cheverny) :

 

Lever vers 8h. Beau temps. Cela fait une semaine que nous pŽdalons.

Petit dŽjeuner devant le Dojo avec les rŽserves de la caravane.

Avant de dŽmarrer, Isabelle nous fait ses adieux, elle est obligŽe de

rentrer. C'est dommage car elle Žtait en trs bonne forme physique pour

aller jusqu'ˆ Bure. En plus c'Žtait une fille trs agrŽable, toujours

dŽvouŽe et souriante. C'est Mika qui rŽcupre son vŽlo.

Nous franchissons l'Indre ˆ la sortie de Ch‰tillon. Quel contraste avec la

journŽe d'hier. C'est un plaisir de pŽdaler et nous sommes dans un pays

plat.

Vers 13h, nous pique-niquons au bord du Cher ˆ Selles sur Cher. Pendant que

Jean-Pierre est allŽ chercher du pain, Michto lui pique son saucisson. Avant

de repartir, j'accompagne Jean-Pierre ˆ la gare pour se renseigner sur les

trains car il va nous quitter ˆ OrlŽans.

Nous passons de l'Indre ˆ l'Indre et Loire, des terrains sableux avec

beaucoup d'asperges. Sur les conseils de Jean HervŽ, nous faisons un dŽtour

pour aller chez son copain qui est vigneron en bordure de la Sologne sur un

terrain de rognons de silex. Et le dŽtour en valait la peine car nous avons

dŽgustŽ du bon rouge et aussi du blanc. En plus, il nous a fait cadeau d'un

carton de bouteilles, qui vont nous dŽpanner par la suite.

ArrivŽe ˆ Cheverny vers 18h. Devant la mairie, des jeunes jouent des sambas

et autres rythmes brŽsiliens puis nous les suivons ˆ travers la ville, en

dŽfilŽ.

Nous montons le campement au camping municipal.

Repas collectif en plein air avec un trio qui joue du jazz. Ce soir, deux

nouveaux : Sylvie, qui vient de Montluon et Alain, qui arrive de VendŽe (en

voiture et en vŽlo !)

(93 km)

 

 

Lundi 16 juillet (Cour-Cheverny-OrlŽans) :

 

Lever vers 8h. Beau temps. Petit dŽjeuner sur le camping. DŽpart vers 10h15

vers Chambord.

Nous traversons de magnifiques forts domaniales. Arrt devant le ch‰teau

pour la photo. Attendu Mika de nouveau en panne. Il a encore son vŽlo de

Limoges. Il changera plus loin contre celui d'Isa. Arrt devant la centrale

de Saint-Laurent-des Eaux. ConfŽrences de presse, photos et tŽlŽ rŽgionale.

Casse-crožte sur le gazon ˆ proximitŽ du site. Les cadres EDF de la centrale

sont venus avec leurs sandwiches pour dŽbattre avec nous. Trs sympas mais

chacun restera sur ses positions.

 

 

Lorsque nous repartons, nous recevons quelques gouttes de pluie. C'est la

condensation de la vapeur d'eau de la centrale.

Des militants locaux nous conduisent ˆ travers la campagne et nous roulerons

sur un chemin de traverse au milieu des champs de blŽ et de tournesol. Nous

arrivons ˆ la Loire que nous longeons sur une route construite sur une digue

contre les inondations.

A Clery-Saint-AndrŽ (tombeau de Louis XI), nous nous arrtons pour boire un

coup. J'envoie quelques cartes postales. Nous traversons de beaux villages

fleuris.

Regroupement ˆ l'entrŽe d'OrlŽans devant un pont suspendu trs ŽlŽgant. Des

pisteurs nous conduisent au centre-ville (statue de Jeanne d'Arc).

Je cherche un magasin de sports pour acheter de nouvelles chaussures

cyclistes car les miennes ont rendu l'‰me.

Installation dans l'Auberge de Jeunesse. Repas offert par des militants

locaux avec une petite participation financire. Nous avons regardŽ la tŽlŽ

rŽgionale qui diffuse un bon reportage sur la marche vers Bure, avec

notamment une interview de Michel.

Dormi dans la mme piaule que Jean-Pierre (heureusement j'ai des boules

Quis ! parce qu'en plus on entend les trains ˆ proximitŽ.)

(78 km)

 

 

Mardi 17 juillet (OrlŽans-Orsay) :

 

Lever ˆ 7h. Ciel ˆ nouveau menaant. DŽjeuner avec les rŽserves de la

caravane. Jean-Pierre nous fait ses adieux. C'est dommage pour lui mais il

doit rentrer. Je le regrette car il avait toujours des anecdotes ˆ raconter

sur les pays traversŽs. Alain, de VendŽe, me prte sa voiture et je fonce ˆ

Olivet (sortie Sud) pour acheter des chaussures cyclistes. Retour ˆ l'

Auberge pour prendre Pierre qui a des ennuis mŽcaniques avec son vŽlo trs

sophistiquŽ.

Pendant ce temps, la caravane a dŽmarrŽ.

Nous cherchons en vain un mŽcano qui pourrait le dŽpanner. Nous rattrapons

les copains du c™tŽ de Sougy soit ˆ une trentaine de kilomtres du dŽpart et

je rŽcupre mon vŽlo. Mais dŽjˆ la pluie commence ˆ tomber.

Nous roulons ˆ bonne allure poussŽs par un vent d'Ouest-Sud-Ouest. Nous

empruntons de petites routes dŽpartementales, parfois de 3 mtres de large

au milieu des champs de blŽ, de betteraves ou de patates. Que c'est triste

la Beauce sous la pluie ! De temps en temps, un village mais personne dans

les rues. Nous roulons avec l'imper mais les rafales de vent nous arrosent

de c™tŽ.

 

 

Vers 14h, nous arrivons dans un village (Chatenay, je crois) o nous voulons

casser la crožte. Pas de cafŽ. Yves a repŽrŽ l'Žcole et son prŽau. Il y a lˆ

du mobilier scolaire. Nous nous y rŽfugions. Il ne fait pas chaud. Pendant

que nous mangeons arrive une dame accompagnŽe de deux hommes. C'est Madame

le Maire. Elle n'a pas l'air contente de nous voir lˆ. Mais la diplomatie de

Michel et le charme de Farid ont vite opŽrŽ et la dame signe le livre d'or

avant de repartir.

Mes nouvelles chaussures me font mal. Je les ai prises trop justes et j'ai

des durillons.

Nous repartons dans la morne plaine sous la pluie qui ne s'arrte pas. Peu ˆ

peu, le relief change, on commence ˆ voir des bois puis des forts. Bient™t

nous arrivons ˆ Dourdan o nous attendent les Verts locaux. Aprs une photo

avec banderole et drapeaux verts devant la gare, nous rentrons dans un cafŽ

o je prends un vin chaud. Ils ont apportŽ un quatre-quart qui est le

bienvenu.

A la sortie de Dourdan, trs dure montŽe. A partir de maintenant nous aurons

du relief avec des c™tes assez dures (On les avait oubliŽs depuis le

Limousin ou le Poitou).

A Gif-sur-Yvette, ce sont des militants de Greenpeace qui nous attendent et

nous conduisent vers le lieu d'hŽbergement ˆ Orsay (Žcole de SupŽlec,

universitŽ de Paris-Sud). Nous aurons droit ˆ une chambre d'Žtudiant avec WC

et douche. Dure montŽe pour y arriver.

Repas offert par Greenpeace suivi d'une confŽrence donnŽe par deux

scientifiques sur l'historique du nuclŽaire et sur les dangers actuels. Mais

aprs la journŽe sous la pluie, j'ai du mal ˆ garder les yeux ouverts et je

ne suis pas le seul.

Nous montons nous coucher vers 23h et la pluie tombe toujours.

(Alain de la VendŽe nous a quittŽ aprs le casse-crožte de la mi-journŽe)

(134 km)

 

 

Mercredi 18 juillet (Orsay-Saclay-Ch‰tenay-Malabry) :

 

Lever vers 7h30. Temps couvert avec rafales de vent (nous sommes sur un

plateau).

DŽjeuner dans les locaux avec les rŽserves de la caravane. Farid nous

dŽfinit le programme de la journŽe : dŽpart vers 10h accompagnŽs de

militants vers Saclay, sige du C.E.A. Nous nous dŽployons devant l'entrŽe

derrire la banderole pour des photos. Derrire le poste de garde, c'est la

fivre.

 

 

Nous repartons en cortge ˆ petite allure vers Ch‰tenay-Malabry en passant

notamment par Bivres, Verrires et Sceaux.

Nous arrivons devant le sige de l'ANDRA, l'organisme qui gre les dŽchets.

Lˆ, des militants de Greenpeace nous ont rejoint avec des combinaisons

blanches et des fžts peints avec le sigle du nuclŽaire. Aprs avoir creusŽ

sur le talus des emplacements pour les fžts et rŽcupŽrŽs les mottes censŽes

reprŽsenter les dŽchets, les militants (des cyclistes) resteront autour de

ces fžts, avec leur masque ˆ gaz pour signifier le danger des dŽchets.

Beaucoup de photos sont prises. Pendant ce temps, trois voitures de police

sont stationnŽes ˆ proximitŽ mais il n'y aura aucune intervention de leur

part.

 

 

Un militant de Greenpeace nous distribue des sandwiches et nous partons ˆ

une dizaine vers la station du RER la plus proche pour gagner le Louvre.

Pendant ce temps, les vŽlos et les bagages sont transportŽs vers Bagneux.

Dans la cour du Louvre, nous attendons des militants de Greenpeace qui

doivent venir avec le matŽriel. Il pleut toujours. Ds leur arrivŽe, ils se

mettent en place devant la pyramide o nous les rejoignons avec notre

banderole jaune que nous dŽploierons ˆ c™tŽ d'eux. Pendant une demi-heure,

ils resteront prs des fžts de Ç dŽchets È avec leurs combinaisons blanches,

casques et masques. Et nous resterons avec la banderole. Des photographes de

presse, des militants, des touristes japonais, grilleront de la pellicule

pendant tout ce temps. Il n'y aura pas d'intervention policire, mais les

gardiens du musŽe donneront quelques signes d'inquiŽtude puisqu'ils

arrteront l'accs ˆ la pyramide pendant la manifestation.

Nous regagnons Bagneux et notre nouvel hŽbergement sous la forme de

vestiaires d'un stade. Je m'endors sur le lit de camp et Farid vient me

rŽveiller pour aller d”ner.

Les Bretons nous ont rejoint et ils ne nous quitteront plus jusqu'ˆ Bure.

(21,3 km)

 

 

Jeudi 19 juillet (Bagneux-Provins) :

 

Le ver ˆ 7h30. Ciel variable. DŽjeuner sur les rŽserves.

On charge les fourgons, puis on part prŽcŽdŽ par un militant de la rŽgion

parisienne.

Nous traversons l'Hay-les-Roses, Thiais, Choisy-le-Roi, Villeneuve-le-Roi

pour finir ˆ Villeneuve-Saint-Georges o nous quittons l'agglomŽration

parisienne. Nous circulons le plus possible sur des pistes cyclables. Arrt

ˆ Yerres. J'en profite pour retirer de l'argent ˆ la poste.

Un photographe de presse s'est joint ˆ nous (Johan) et il pŽdale dur. Depuis

le matin, une Clio nous suit. C'est Ç Roger le R.G. È, dixit GipŽ.

 

 

Crevaison ˆ la roue arrire : c'est un bout de verre facile ˆ dŽceler et je

rŽpare sans dŽmonter la roue.

Nous cassons la crožte dans un village de la Brie dont j'ai oubliŽ le nom.

Aprs nous essuyons quelques petites averses mais rien de bien mŽchant.

Depuis que les bretons sont arrivŽs, l'allure est plus rapide.

Vers 15h30, arrt dans un cafŽ. Nous n'empruntons que les petites routes. Le

paysage est sensiblement  pareil ˆ celui de la Beauce (blŽ, betteraves,

patates, ma•s ou tournesol). Sur la fin du parcours, le relief est plus

accidentŽ.

Une pice de la manette du dŽrailleur a cassŽ et je dois en permanence

resserrer l'Žcrou ˆ la main.

ArrivŽe ˆ Provins vers 18h et je me mets ˆ la recherche d'un marchand de

cycles qui me donnera la dernire pice qui lui reste car le modle ne se

fait plus.

Repas vers 20h avec les bretons et les moyens du bord. CouchŽ dans la salle

des ftes.

(105 km)

 

 

Vendredi 20 juillet (Provins-Troyes) :

 

Lever 8h30. Ciel variable. DŽjeuner sur les rŽserves.

AidŽ Steven, l'australien, ˆ changer sa chambre ˆ air. DŽpart vers 10h

escortŽs par la voiture des gendarmes. Ç Roger È est lˆ.

Trois bretons prennent le large et nous les laissons filer. Regroupement

avant d'arriver ˆ la centrale nuclŽaire de Nogent-sur-Seine. Sylvain de

Montreuil s'Žtait trompŽ de route et nous l'attendons. ArrivŽe en cortge

devant la centrale avec sŽances de photos, banderoles, autocollants sur le

portail et mme sur la camŽra de surveillance.

Vers 14h, arrt devant une Žglise (Marigny-le-Chatel je pense) o nous

cassons la crožte. La caravane est trs dispersŽe. Nous prenons un cafŽ

avant de repartir.

Vers le milieu de l'aprs-midi, nous repartons en direction de Troyes.

Regroupement 6 km avant d'arriver. Michel est interviewŽ par Ç

LibŽration-Champagne È. C'est ˆ ce moment que surgit un cycliste d'un genre

particulier car il a attelŽ une remorque qui lui sert d'abri. Elle ressemble

ˆ une niche ˆ chien. En fait il s'agit de trois ŽlŽments embo”tŽs qui,

dŽpliŽs, assurent un abri dans lequel il se glisse pour s'allonger dans un

duvet. Le tout pŽserait dans les 60 kg. Le gars vient de l'Yonne et se

dirige vers Bure comme nous.

Nous dŽfilons dans Sainte-Savine avec slogans, klaxons, distributions de

tracts. Nous repasserons trois fois sur la mme artre, il y a du monde et

nous ne passons pas inaperus. Beaucoup de tracts sont distribuŽs et l'

impact ne fait pas de doute.

ApŽro fait d'un bon kir ˆ la cerise. Le soir repas bio de qualitŽ mais au

rŽgime sec. Heureusement, un groupe anar est passŽ avec ce qu'il fallait.

Un visite commentŽe du potager bio est proposŽe aux cyclistes.

Nous coucherons dans une salle de basket. Comme ˆ la mosquŽe, nous devrons

laisser les chaussures en bordure du parquet qui a ŽtŽ cirŽ.

(85,5 km)

 

 

 

Samedi 21 juillet (Troyes-Joinville) :

 

Lever vers 8h15. Beau temps frais avec quelques nuages. La roue arrire est

dŽgonflŽe. Je change la chambre. C'est la rustine changŽe avant hier qui n'a

pas tenu. Je demande ˆ Manuela de m'en acheter chez un marchand de cycles.

DŽjeuner au libre-service de la militante Žcolo qui nous a si bien reus.

DŽpart vers 9h45 ˆ petite vitesse vers la sortie de l'agglomŽration. Nous

franchissons la Seine qui me para”t bien modeste ˆ cet endroit. Nous roulons

vers Brienne-le-Ch‰teau et nous passons prs du cŽlbre lac de la fort d'

Orient. Nous passons ˆ Brienne-la-Vieille (c'est ˆ Brienne-le-Ch‰teau que

NapolŽon a fait ses Žtudes au collge militaire, je me souviens de la

gravure du livre d'histoire o il est seul pendant que ses camarades se

moquent de lui, Ç Buonaparte È). Petite halte car l'allure imposŽe par les

trois bretons de tte a disloquŽ la caravane.

Nous nous arrtons ensuite dans un autre village pour un regroupement avant

d'aller vers un site de l'ANDRA. A peine avions-nous posŽ les vŽlos contre

une cl™ture que surgit un individu furax qui nous demande de les enlever, qu'on

est sur sa propriŽtŽ, et qu'il a fait la guerre de Lybie ( ?), qu'il a

pris une balle dans le ventre, etc. Bref, on est tombŽ sur le fameux Ç

adjudant Kronenbourg È. Nous ne bougeons pas et l'autre retourne chez lui.

En face, les gendarmes qui ne nous l‰chent pas d'une semelle ont regardŽ la

scne.

 

 

Comme pour les centrales nuclŽaires, mme scŽnario devant le site de l'ANDRA

dans la fort de Soulaines. Photos avec banderole, autocollants sur le

portail, devant les gendarmes toujours lˆ.

Ensuite, nous pique-niquons en bordure de la fort avec les moyens du bord.

La seconde partie du parcours est de plus en plus accidentŽe (succession de

montŽes et de descentes), mais la chaussŽe est bonne. Une voiture du Ç

Journal de la Haute-Marne È s'arrte et la journaliste nous prend en photo

Mika et moi dans la montŽe. Nous passons ˆ Doulevant, entre autres villages.

Nous sommes en Haute-Marne et nous nous rapprochons du but.

Il fait assez chaud et la dernire montŽe est assez dure et longue. Puis c'

est la descente sur Joinville o passe la Marne.

Nous nous regroupons ˆ l'entrŽe et nous dŽfilons en ville avec les klaxons,

timbres de vŽlo, slogans et tracts. Nous ne passons pas inaperus et on nous

applaudit en arrivant.

Nous sommes encore hŽbergŽs dans un gymnase. Un vin d'honneur composŽ de kir

ou de chablis nous est offert. Les marcheurs ont couchŽ ici la nuit

dernire.

Je vais boire une bire avec Francis et Michle ˆ une terrasse au bord de la

Marne. Un vrai plaisir.

 

 

Les rŽserves touchant ˆ leur fin, nous d”nons d'un kebab chez un turc.

Jean et Lucile de Tulle nous ont rejoint. Ils voulaient faire la dernire

Žtape et pour cela, ont interrompu leurs vacances en Bretagne. Patrick et

Christine aussi sont venus de Bretagne avec leur fourgon.

Le gars de l'Yonne a installŽ son campement dans la cour. Nous pouvons nous

rendre mieux compte de son installation.

Coucher vers 23h aprs avoir regardŽ des photos avec Ko.

(110 km, Žtape ˆ 20,5 km/h de moyenne)

 

 

Dimanche 22 juillet (Joinville-Bure) :

 

Lever vers 8h30. Grand beau temps pour ce dernier jour de randonnŽe.

DŽjeuner sur le parking, puis dŽpart vers 10h45. Parcours plat sur 4 ˆ 5 km,

puis faux-plat devenant plus accentuŽ. Nous roulons ˆ bonne allure sachant

que l'Žcurie est proche et Žgalement parce que le revtement est de grande

qualitŽ, au fur et ˆ mesure qu'on se rapproche du site. Ils n'ont pas lŽsinŽ

sur l'enrobŽ ˆ chaud.

En fin nous arrivons sur le plateau et nous nous arrtons pour un premier

regroupement.

Nous avons fait les 16 km ˆ 18,5 km/h de moyenne, ce qui prouve que nous

avons appuyŽ dur sur les pŽdales pendant la montŽe. Nous repartons et nous

arrtons ˆ l'embranchement du village de Bure et ˆ 2 km du site o nous

devons arriver vers 13h.

A 500m du site, nous enfilons des combinaisons blanches ainsi que des calots

blancs.

Nous arrivons enfin au rond-point devant le site o il y a pas mal de monde.

D'un c™tŽ le campement ; de l'autre les installations du site d'

enfouissement. Un podium a ŽtŽ dressŽ. Un dŽfilŽ est organisŽ : devant, les

Žlus opposŽs ˆ l'enfouissement, puis les marcheurs, les cyclistes bretons,

puis nous, enfin les Allemands et les Suisses. Farid, Manuela et Michel

portent la banderole ; Michto est habillŽ en anti-nuclŽaire pour la

circonstance.

 

 

Nous dŽfilons deux ou trois fois autour du rond-point sous les

applaudissements et devant les photographes. C'est impressionnant.

Puis viennent les discours des diffŽrents intervenants. Nous avons chaud

dans nos combinaisons et nous avons h‰te de les enlever. J'aperois Antoine

Waechter interviewŽ par un journaliste (je ne l'imaginais pas si petie).

Vers 14h30, nous rangeons nos vŽlos prs du fourgon et nous dirigeons vers

un chapiteau o il y a des tables. Les Allemands ont mis en place un

camion-cuisine et l'on peut manger une bonne soupe. On donne ce qu'on pour

participer aux frais. Un groupe d'alsaciennes chante des airs populaires

accompagnŽ par un accordŽoniste.

 

 

Je me repose un peu ˆ l'ombre puis je vais rejoindre la cha”ne qui

transporte des pierres pour barrer l'entrŽe du site. Derrire les grilles,

le personnel ne semble pas faire cas de nous. Des militants tapent sans

rel‰che sur des bidons. Le bruit est infernal. Sur les grilles, des draps

avec les mains peints, il y en a sur des dizaines de mtres.

Dans le campement, la buvette ne ch™me pas. Comme ˆ Sanvensa, des stands ont

ŽtŽ installŽs pour information. Un orchestre mixte (blancs et noirs)

encha”ne des musiques rythmŽes. Il y a de l'ambiance.

Un camion anglais ŽquipŽ d'Žoliennes et de panneaux solaires fournit l'

ŽlectricitŽ au camp. Un militant fait cuire des patates dans un capteur

solaire (deux heures pour les cuire).

Le soir nous cassons la crožte sur nos rŽserves. Puis nous montons la tente.

Ce n'est pas facile car nous sommes sur un champ de pierres.

Vers 22h, cinq ou six cars de gardes-mobiles prennent position pendant qu'

une mini-pelle dŽgage l'entrŽe du site. Pendant ce temps, des militants

jouent et dansent devant les flics. Farid entreprend d'Žnerver un jeune

garde-mobile et il y arrive trs bien car il a fallu le remplacer : il

commenait ˆ perdre son sang-froid. Puis les gardes-mobiles ont regagnŽ

leurs cars ˆ reculons en se protŽgeant de leurs boucliers. Grosse rigolade.

Vers 1h du matin, aprs une dernire bire, je vais me coucher.

Je repartirai mardi matin dans le fourgon de Patrick avec Mika.

(21 km)

Au total :1174 km.


Michel Vieban