Il est toujours délicat de mettre des mots sur
une musique, surtout lorsque cette musique est un standard, un morceau de choix.
Celle que nous avions retenue pour nous accompagner, c'est le doux bruit de
la roue libre, vous savez ce cliquetis si tendre.
Fermez les yeux et il sera avec vous, un après-midi
de juillet avec ce qu'il faut de brise caressante, de soleil et d'ombrage, ce
qu'il faut de descentes pour glisser paisible, ce qu'il faut de compagnie pour
rouler à deux et, immanquablement, pour regarder dans les yeux celui
ou celle qui vous accompagne.
Revenons
à la roue libre et oubliez la.
Certains
jours, plus de soleil, plus d'ombrage mais plutôt la menace continuelle
de la pluie, la cape imperméable toujours à portée de main
et si utilisée que continuellement humide. Ici, c'est le souvenir de
la Beauce avec le vent se mêlant du devenir de la pluie et la pluie, des
arabesques du vent, et nous, tant bien que mal, continuant à pédaler,
les pieds trempés et le cul aussi.
Le
soir venu, cette joie de vivre l'accueil qui nous fut réservé
partout. Une mention spéciale pour St Barbant avec sa salle polyvalente
pleine et cette réunion qui prit insensiblement des allures de fête
de village. Et Tulle et son banquet en plein coeur d'une ville, elle, relativement
indifférente. Et le jazz à Châtillon... j'en oublie bien
sûr, néanmoins merci à tous, merci...
Enfin,
la raison d'être de tout cela: nous sommes passés à Limoges
(les mines d'uranium), à St Laurent et Civaux ( les centrales), à
Soulaine et Bure ( sites de stockage présent ou à venir), tous
lieux concernés par l'industrie nucléaire. Nous avons opposé
partout nos bicyclettes pacifiques et dérisoires à la lourde marche
technologique d'une fuite en avant qui se cache sous l'étiquette "progrès".
Les
questions qui, à mon goût, doivent rester de tout cela sont les
suivantes:
Qu'est-ce
que le progrès ?
Quel progrès et pour quoi faire ?
Quel prix (sanitaire et autre) faudra-t-il payer pour
ce progrès d'opérette ?
Thierry
Richard