Lascaux 4°
Marche
symbolique contre l’enfouissement
[et des consciences] |
L’héritage
de Lascaux
Il y a
18.000 ans, l'homme de Cro-Magnon nous laissait en héritage les merveilleuses
et mystérieuses peintures des grottes de Lascaux. Aujourd’hui,
c’est un tout autre “cadeau” que nous nous apprétons
à laisser aux générations à venir. Les déchets
radioactifs que l’on envisage d’enfouir en couche géologique
profonde, à Bure ou ailleurs, ont une durée de vie bien plus
longue - le plutonium, par exemple, a une demi-vie de 24.000 ans.
Et
nous... quel héritage laisserons-nous ?
La Grotte
de Lascaux a été découverte en 1940.
Cette
même année, l’homme “civilisé” découvre
aussi que l’Uranium 235 et le Plutonium 239 - deux isotopes radioactifs
- pouvaient servir à faire la bombe atomique. Cinq ans plus tard, le
6 août 1945, l”uranium était au coeur de la bombe lâchée
sur Hiroshima, et le 9 août, le plutonium au coeur de celle lâchée
sur Nagasaki. Faisant plus de 200.000 morts immédiats. D'un côté
on découvrait le lointain de nos origines, et de l'autre on mettait
au point des armes capables d’entraîner la destruction de l’humanité.
En 1974,
malgrè tous les dangers connus et sans consultation populaire, la France
choisisait de développer un vaste programme nucléaire prétendument
civil, mais qui donnait aussi la possibilité de produire le plutonium
nécessaire à l’arme atomique, en permettant à la
France d’être un des premiers pays à se doter d’armes
de destruction massives. Ce nucléaire civil et militaire, pour quelques
décennies de confort dans le gaspillage énergétique,
nous met aujourd’hui face à la responsabilité de gérer
d’énormes stocks de
déchets qui risquent à tout moment de causer de graves pollutions
radioactives à nous-mêmes et aux prochains locataires de la planète.
Quel
jugement porteront sur nous nos descendants dans 50, 100, 1.000 ans... 18.000
ans ?
A l’automne
le parlement va voter la Loi d’orientation sur l’énergie
qui va nous engager pour les 30 prochaines années. L’enjeu du
nucléaire est au coeur de cette loi : le citoyen a t-il pour autant
son mot à dire ?
Mr Raffarin
- premier ministre - nous donnait déjà la réponse dans
sa déclaration de politique générale du 3 juillet 2002
: "Dans le domaine de l’énergie, un grand débat
public sera ouvert et suivi d’un projet de loi d’orientation qui
consacrera un rôle accru pour les énergies renouvelables, mais
aussi une place reconnue pour l’énergie nucléaire.”
Etrange
conception du débat public dont on proclame à l’avance
les résultats. Etrange vision de la démocratie
qui consiste non plus à écouter la France d’en
bas, mais à engager les députés dans la confiance aveugle
et sans discernement du “on continue comme si de rien n’était”.
Depuis le début, et encore aujourd’hui, le choix de l’énergie
nucléaire n’a jamais été fait par les citoyens
mais a toujours été imposée par des intérêts
privés qui prennent en otage des millions de personnes
en engageant les générations à venir.
Sortons
de l’âge du nucléaire
Nous devons
prendre conscience que nous ne pouvons plus jouer aux apprentis sorciers sous
prétexte de “développement durable”. Nous savons
que le nucléaire n'est pas une fatalité, et que d'autres choix
de production et de consommation énergétiques peuvent être
fait.
L’objectif
de cette marche symbolique est de sensibiliser le plus grand
nombre de gens sur le danger que reprèsentent la production
de déchets radioactifs et leur enfouissement en profondeur, et d’éveiller
la conscience et la vigilance des générations actuelles sur
l’héritage qui sera légué aux générations
à venir.
Organisation
: Bien profond avec le soutien de la Coordination
nationale contre l’enfouissement des déchets radioactifs